Actions 2022

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L'école pour tous, espoir pour les plus pauvres d'entre nous...


Arrivée à Niamey le 22 Septembre

Et toujours étonnée de la beauté du nouvel aéroport ultra moderne qui nous y accueille depuis 2019...
Comment oublier les descentes à pied sur le tarmak en pleine nuit dans une chaleur d'étuve ?

Et la capitale s'est aussi dotée d'autres infrastructures modernes ces dernières années, la mettant au niveau d'autres capitales africaines et permettant les échanges culturels, commerciaux et autres réceptions officielles.

Mais dans les rues de Niamey, les éleveurs et leurs troupeaux sont toujours chez eux.

 

Au bord du fleuve, les petits garçons aident toujours leur papa.

Et il ne faut pas aller bien loin pour rencontrer des femmes vaquant à leurs occupations.

 

 

La capitale offre l'avantage de pouvoir y effectuer des démarches administratives plus facilement et a, sans aucun doute, bien des charmes, mais... une seule idée, au bout de 2 jours... rejoindre AGADEZ le plus rapidement possible.

Arrivée à Agadez où le bouche à oreilles est maitre en communication !!

Les femmes arrivent, à leur rythme, quittant leurs maisons pour salutations et connaitre aussi le programme des actions de l'année Et l’on reconnait ici sans peine Mino et Fatima les brodeuses, Lalla et Ghaïcha les maroquinières, Hadiza et Halima teinturières.

Les femmes regroupées au centre, les jeunes filles à la périphérie… les traditions sont respectées !!!

 

 

 

 

Vie locale, amis et partenaires à Agadez

Grâce à la vitalité de l'équipe municipale, nous avons pu dès le début de  notre séjour reprendre contact avec nos amis et partenaires locaux.

Nous avons assisté à une réunion publique autour du thème des classes construites en paille dont certaines ont brûlé l'an dernier dans le pays entraînant la mort d'enfants et enseignantes.

 

 

 

 

 

 

 

Nous comptons heureusement depuis longtemps au nombre de nos partenaires et amis, son Excellence le Sultan de l'Aïr, Monsieur le Gouverneur, Monsieur le Maire et son conseil, Monsieur le Président du Conseil régional et son équipe, et bien sûr le directeur de l'Alliance française, la valeureuse Hed Tamat, etc. Leur soutien et leur amitié nous sont précieux dans toutes nos actions.

Les parrainages

Comme chaque année, bien sûr il est impératif d’être au plus près de la rentrée des classes afin d’inscrire les jeunes filles dans les divers établissements.
Nos jeunes (et moins jeunes) étudiantes ayant de plus en plus d’ambition (et nous nous en réjouissons…) briguent maintenant bac, licence, master en tous genres… Ce qui coûte de plus en plus cher...

Nous avons donc décidé cette année de donner la priorité à la poursuite des études et de ne pas prendre de nouvelles élèves.
Je passerai sur le crève-cœur que c’est, tous les jours pendant au moins 1 mois, de dire « Non, pas cette année » à une jeune fille qui veut continuer ou reprendre ses études.

Et bien sur la fierté, l'émotion, le plus grand bonheur... C'est ça : ADMISE.....

 

¤ Études secondaires

Nous n'avons cette année QUE 3 jeunes filles dont une redoublante, en classe de 3eme pour l’obtention du BEPC ; Bonne chance à elles.

 

Formations professionnelles diplômantes

¤ Niveau de base

Ouvert aux jeunes filles et jeunes femmes n’ayant pas été scolarisées ou en échec scolaire non récupérable..

9 jeunes filles continuent leur formation en « arts ménagers » (couture, tricot, cuisine etc) certifiante possible en 3 ans
3 sont en 3ème et dernière année,
5 en 2ème année et une a intégré la 1ère année.

Cette formation se déroule dans les locaux de la caisse de Sécurité Sociale et organisée, financée par celle-ci.
La part demandée aux apprenantes (12 000FCFA/an soit 18€) est vraiment très abordable pour les plus pauvres.

 

 

 

¤ Niveau secondaire

Pour celles qui ont obtenu le fameux sésame, le Brevet des Collèges, et nous avons vu comme l'obstacle a été dur à franchir ces dernières années pour les jeunes.

 

 

 

 

 

¤ Les formations en informatique

 

Sont toujours demandées et se soldent maintenant par l'obtention non plus de simples CAP, mais de BEP, voire de Bac pro comme on a pu le voir l'an dernier.

Que d'espoirs dans cette attente de l'inscription à la formation de son choix !!!

 

 

 

Nos bonnes relations avec tous ces établissements se renforcent chaque année et permettent aussi un meilleur suivi des apprenantes.

Cette année, ce sont 6 jeunes filles qui briguent un diplôme de secrétaire ou de comptable en informatique dans l'un de ces 2 établissements.
Certaines atteindront peut être un niveau supérieur ? en tous cas nous les y aiderons

 

 

 

 

 

 

¤ Les formations aux métiers de santé

sont aussi accessibles dès l'obtention du BEPC Et cette année ce sont 8 jeunes filles, dont 2 en 3ème et dernière année qui sont en études pour devenir Agent de Santé de Base
Des établissements comme CPSP et IPSP sont nos partenaires pour dispenser ces formations et des diplômes d'état à ces jeunes filles depuis toujours Malheureusement , nos jeunes filles suivent la tendance générale du pays et sont de plus en plus nombreuses à obtenir ce diplôme, donc de moins en moins de chance de trouver un emploi au final.
C'est pourquoi nous proposons aux meilleures d'entre elles qui le désirent de continuer leurs études encore 3 ans pour obtenir la licence d'infirmière diplomée d'Etat comme nous le verrons plus loin.

Pour cette année ce sont 8 jeunes filles qui sont en étude dans ces 2 établissements, dont 3 en 3ème et dernière année nous l'espérons pour elles.

Et l'IPSP nous a fait une très belle surprise cette année
Comme c'était celle de ses 20 ans d'existence, cet établissement a accordé 40% de réduction sur le tarif de TOUTES SES FORMATIONS, soit niveau secondaire soit niveau supérieur.
Celà a été une magnifique occasion pour nous d'inscrire en niveau supérieur quelques-unes de nos èlèves qui avaient réussi il y a 1, voire 2 ans, leur cursus d'ASB , comme nous le verrons plus loin.

 

 

 

Le diplôme de Maitrise en économie sociale et familiale est aussi accessible dès le BEPC, et ce sont 4 jeunes femmes dont une en dernière année qui suivent actuellement cette formation dans l'établissement IPFAS à Agadez.

 

 

 

 

 

 

Autre possibilité de formation à partir du BEPC, et non des moindres : Cadre de maitrise en prospection et forages.

C'est le projet que poursuit Zeinabou depuis 4 ans. Vous vous souvenez de cette petite fille orpheline qui voulait être SONICHAR comme son papa ?
Projet qui devrait se réaliser cette année avec l'obtention de son diplôme.

 

 

 

¤ Niveau supérieur

 


B
ien sûr, pour ce niveau le sésame c'est le Baccalauréat, où... et de plus en plus le savent, passer par la petite porte, 3 ans d'études à partir du BEPC donnent la possibilité de s'inscrire à des formations niveau baccalaureat, et c'est ce que beaucoup font. En informatique, CAP, BP, et... bac professionnel, donnent accès à BTS et masters.
En santé, BEPC, diplome d'ASB et 3 ans d'études d'infirmière ou sage-femme sont possible, ouvrant la porte à masters et doctorat...

 

 

 

Celles qui ont pris la petite porte :

Nana, Zeinabou, Zahra.... qui ont obtenu leur BEPC au collège Musnat en 2018, puis leur diplome ASB en 2021... sont maintenant en études pour devenir infirmières diplômées d'état, soit un niveau Bac+3, et en sont tellement heureuses!!!

Elles ont su mettre à profit cette année de latence pour se former, à leurs frais, en informatique et améliorer leur français.

 

 

Et celles qui sont passées par la grande porte :
en obtenant leur diplôme du baccalaureat général. L'an dernier, nous avons donné leur chance à Zoulaha et Fadi qui avaient pourtant quitté les bancs de l'école depuis plusieurs années et sont devenues maman entretemps... sacré pari, pour elles comme pour nous...
La jeune Aicha, bachelière en 2022 poursuit sa route sans entrave et est actuellement en 2eme année de licence infirmière DE.
Et nous avons profité de la réduction accordée pour inscrire Nafissa, bachelière et boursière de l'année, en 1ère année de cette meme licence. Courage et chance à elles toutes.

 

 

Hadiza est logiquement en Master 2 de ressources humaines.
Elle ne pense plus qu'au DOCTORAT.


 

 

 

 

 

Quant à Aïcha... elle poursuit avec succès son rêve de devenir laborantine un jour.

Elles sont venues nous rejoindre cette année...

Léa et Lisa, éducatrices spécialisées bénévoles, de l’énergie et de la bonne humeur à revendre, des projets plein la tête, sont arrivées à Agadez le 8 octobre.

Elles se sont tout de suite mises au travail, participant au désormais rituel "concours de dictée", première partie dans les classes de l'école du quartier, et deuxième épreuve pour les 10 meilleures copies, à la maison des femmes.

 

 

 

Et puis, corriger les copies, un exercice chaque année un peu plus agréable (seule une copie sur les plus de 30 était illisible), préparer les livres remis en prix aux 10 meilleures lauréates, corriger ensemble quelques mots, quelques accords, et bien sûr la fameuse remise des prix tant attendue !!!!

 

 

 

 

 

 

 

Cette année nous avons réalisé le concours de dictée en début de séjour afin de permettre à Lisa et Lea de former un groupe de soutien pour ces 10 petites filles, afin de renforcer leurs bases en Maths et surtout Français.

Leur mission était surtout de réaliser le rêve d'intégrer les enfants de la rue et si possible leurs mamans aux actions de la Maison des femmes.

Ces familles déplacées du sud du Niger, vivent dans des conditions très précaires à Agadez et la plupart des enfants ne vont pas à l'école.

 

 

 

 

 

 

 

Léa et Lisa ont réussi à former un groupe de 14 petites filles et leur ont fait la classe chaque matin.
Ca riait, ca dansait, ça chantait , ça pleurait aussi parfois, petits bobos, une vraie vie, un vrai bonheur à entendre et voir tout cela.

 

 

 

 

Au terme de leur séjour, 4 petites filles ont pu intégrer, grâce à ces ateliers, l'école primaire publique.
Bien sûr, aucune d'entre elles n'avaient d'acte de naissance ni la moindre pièce d'identité indispensable à l'inscription en classe.
Et cela a donné lieu à l'une des plus belles actions de solidarité que nous ayons connues, et il y en a eu en 20 ans, une action qui justifie tous nos efforts : en 3 semaines, ces petites filles ont pu obtenir leurs papiers d'identité.

Ces jours resteront à vie dans la mémoire de ces enfants comme une seconde naissance, un jour de décembre, dans une cour d'école.

 

Les artisanes de la Maison des femmes

Toujours fidèles au poste elles s'organisent de mieux en mieux pour trouver des lieux et occasions de vente de leurs produits. Une jeune femme a intégré le groupe des brodeuses, à l'atelier de tissage il y de temps en temps de nouvelles apprenantes qui ne se fixent pas automatiquement mais ont appris des techniques applicables chez elles.

Chez les teinturières, malheureusement, nous avons perdu cette année notre amie Azzara, discrète et toujours présente, des suites d'une longue maladie qui la fatiguait toujours beaucoup depuis plusiers mois Alors le groupe des teinturières est en peine cette année.

 

 

 

 

 

A L'atelier de couture, Chaoudata et ses 2 assistantes proposent des formations à la semaine.
Ce sont parfois 4 apprenantes qui sont sur les machines, les "enseignantes" continuant leurs travaux personnels.
Les formations se font beaucoup par l'exemple au Niger, chacun y trouve son compte au final.

 

 

 

 

Les Maroquinières ont eu la chance de bénéficier cette année encore des compétences de Bachir que nous avons cette année encore fait venir de Niamey pour quinze jours d'appren-tissage, en particulier production de sacs à mains qui ont eu déjà bien du succès à la vente.

 

 

Brodeuses et tisserandes s'adaptent au marché et créent chaque jour de nouveaux modèles.

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons voulu cette année intégrer réellement les femmes issues des bidonvilles proches.

Nous leur avons proposé un atelier de tricot, 4 femmes ont pu le suivre, les autres étant engagées dans des travaux chez des particuliers ne pouvaient se libérer des matinées entières.
Mais on a vu arriver plusieurs jeunes filles sans emploi, préférant apprendre à confectionner bonnets et couvertures pour le prochain hiver que rester à la maison à seconder leurs maman.

 

Un groupe de 18 personnes s’est formé autour de la gentille et patiente et souriante Nana.
Pas besoin de contrôler, elles étaient là tous les jours et le stock de laine qui est resté dans notre remise depuis les convois 2004 et 2005 a bien diminué

 

 

 

Mais vraiment ce qui a illuminé notre séjour avec ces femmes c’est la création d’un atelier de fabrication d’huile d’arachides.
Ces femmes viennent du sud du pays, sont d’origine Haoussa, et elles connaissent bien le travail de l’arachide qui est cultivée vers Zinder, Mardi, Madarunfa, Matameye.

Un petit tour au marché nous a permis d’acheter un grand mortier, pilons, bassines, écumoires et surtout 20 Tias d’arachides de qualité avec lesquelles elles pensaient extraire 10 litres d’huile.
Trier, nettoyer, griller légèrement pour extraire la peau, vanner, amener au moulin et revenir avec une pâte grossière.
Puis piler, piler, piler encore et voir l’huile surnager de ce travail, comme un miracle d’or…

 

 

Et au final ce ne sont pas 10 litres mais 13 litres qui sont sortis de cette première opération, plus de la pâte d’arachide et des tourteaux très prisés.
Le gout et l’odeur de cette huile fraiche sont incomparables…

Ils ont été vendus dans la journée, les femmes, au nombre de 7, se retrouvent entre midi et deux, libérées un temps de leurs travaux domestiques chez leurs patronnes, et depuis Décembre, on leur commande régulièrement la fameuse huile, la fameuse pâte, les fameux tourteaux.
Bonne route à elles pour cette nouvelle activité, il reste à trouver des réseaux pour faire venir les arachides du sud où elles sont beaucoup moins chères qu’à Agadez et donc ajuster les prix de vente pour satisfaire tout le monde.

 

Le restaurant est toujours accueillant pour des repas de groupes, des fêtes familiales, ou célébration d'anniversaires ou de diplômes par les jeunes.

 

 

 

 

 

 

Prenant chaque année davantage leur autonomie, les femmes de la coopérative ont financé elles-mêmes, par leurs cotisations, les travaux de réfection de façade et de sécurisation des portes.

Constructions, aménagement des locaux...

Notre vigilant gardien, Bouttali Ahmed, avait suspecté une poutre maitresse de la case de passage d’être très attaquée par les termites. il a fallu mettre très vite maçons et briquetiers à l’œuvre. Effectivement la poutre était en très mauvais état, mais la bonne nouvelle était que le reste de la toiture était sain.

Et voici notre case de passage avec son toit rénové !
Ce batiment a été construit en 2003-2004 et n’a JAMAIS eu besoin de réparation, n’a jamais non plus été inondé.


Bravo et MERCI à Djebrill DKO pour ce super travail qui a bravé les intempéries pendant 20 ans.

 

 

 

 

 

Remplacement et sécurisation d’un panneau solaire

Réhabilitation d’une armoire de la bibliothèque touchée elle aussi par les termites, reprises d’enduits, fermeture de bâtiments… Chaque année ces petits travaux d’entretien sont nécessaires pour maintenir l’ensemble fonctionnel et respectueux des publics de tous âges que nous y accueillons.

 

Journée portes ouvertes et fête de fin de séjour

Comme chaque année, pas moyen de se quitter sans faire la fête !!!
Nous avons organisé une journée « Portes ouvertes » où nous avons eu le plaisir de voir venir une forte délégation du Conseil Régional, toujours ami de nos actions et une délégation de Eucap Sahel, et d’une mission civile américaine, tous contents de cette convivialité.

Les femmes bien sur se sont mises sur leur 31, ont tapé la tendé et chanté, ont vendu de nombreux articles pour le plaisir de tous, et même le restaurant a fait le plein.

Pour conclure...


E
ncore un magnifique séjour, enrichi par la présence de Lea et Lisa, les réussites et la détermination des jeunes filles que nous parrainons, le courage et le talent de nos artisanes.


Que vous dire, sinon MERCI encore et encore de nous soutenir depuis plus de 20 ans sur ce chemin de partage de savoirs et d'avoirs.

Farida Hammani