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Actions 2018

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Les formations 2018 : Teinture batik, tissage, savon, cosmétiques.

Formation teinture batik

C'est au niveau du musée national de Niamey que nous avons pu recruter Saydou, artiste en batik confirmé.
Nos teinturières avaient bénéficié d'une formation de base qui avait produit de forts beaux tissus colorés chatoyants. Mais cette technique est de plus en plus enseignée au Niger et à Agadez, la concurrence devient rude, les prix baissent et ne tiennent pas vraiment compte de la qualité du travail. Aussi nos teinturières n'en vivaient-elles pas.

Saydou est arrivé en bus la nuit du 4 octobre et logé dans la case de passage. Salamatou a eu en charge de lui confectionner ses repas, le gardien, le maçon ont eu vite fait de l'équiper du matériel pour faire le thé, sans lequel aucun homme de bien ne survit à Agadez !!! Réunion le 5 avec les 9 teinturières, achats le 6 des couleurs, bougies, tri le 7 de nos tissus qui doivent être en coton pour pouvoir bien prendre la teinture et le lundi 8 octobre, début de la formation.

Le dessin du batik peut être fait à main levée, et Saydou excelle en cela, ou grâce à des tampons que l'artiste donne à un menuisier, ou encore à l'aide d’un cache réalisé soit dans de grosses planches de carton soit dans d'anciennes radios, on passe en négatif de la cire liquide sur les endroits qui ne doivent pas prendre la première couleur, on trempe le tissu dans la couleur, on gratte la cire qu'on refait fondre et on la replace à d'autres endroits pour la deuxième couleur.

Travail de précision, de patience... Magique...  Les femmes ont adoré. Un festival de couleurs, de thèmes (fiers touaregs sur leurs chameaux, peintures rupestres, symboles, croix, palmiers....) une énergie incroyable dans cet atelier et des femmes passionnées qui n'ont pas manqué un jour de formation et étaient toujours à l'heure, en fin de formation elles ont même travaillé le dimanche. Elles ont fait du « relooking » de T-shirts, de chemises, des tuniques, des robes, des nappes et napperons.
Les gens défilaient pour voir cet art nouveau à Agadez......

Formation savon, cosmétiques et formation tissage

Après notre départ, mais toujours en 2018, le GIZ - ONG allemande - a organisé dans nos locaux une formation en fabrication de savons et cosmétiques et une formation en tissage.
Chacune de ces formations a été dispensée par deux de nos artisanes dans chaque discipline et a concerné 40 femmes au total.

Au terme de ces formations, les femmes du groupe savon-cosmétique espèrent pouvoir trouver prochainement sur notre terrain un local où elles pourront démarrer une petite entreprise.

Les autres ateliers

Désormais chez elles et autonomes :

Les brodeuses

Elles font toujours autant de merveilles.
Celles et ceux qui ont commandé un agenda vont avoir la chance en 2019 de vivre jour après jour avec leur beau travail par le biais des superbes couvertures qu'elles ont brodées de leurs mains.

Vous pouvez dès à présent passer vos commandes pour l'année 2020 !

 

 

Les maroquinières

Elles évoluent de façon un peu différentes mais évoluent c'est sûr... Azzara a été recrutée par le village artisanal pour quelques mois, elle y a développé des compétences mais surtout le sens de la communication, du marketing, elle est impatiente de mettre ces nouvelles compétences au service de la coopérative.

Zeinabou a relevé la qualité et la finesse du travail de toute l'équipe et les couvertures d'agendas en cuir ont chaque année plus de succès, n'hésitez pas à passer vos commandes à l'avance pour l'année prochaine car ce travail est long et minutieux.

 

 

 

 

 

Les tisserandes

Elles viennent régulièrement au centre et travaillent en fonction des ventes.
Le métier à tisser de haute lisse est enfin arrivé à Agadez grâce au container des Enfants de l'Aïr et va permettre, nous l'espérons, la fabrication de tapis, de gandouras, etc

 

 

 

 

Les couturières

Nos 10 couturières qui ont bénéficié d'un contrat d'un an avec le CISP, ont vu leur vie transformée cette année.

Payées 50 000 Fcfa par mois.... Un an à quitter chaque matin leur maison pour aller travailler, de 8h30 à 13h30, du lundi au samedi... Même les jours de baptêmes, de mariages, trouvant des solutions pour les enfants ou les parents malades etc... Du jamais vu, inimaginable, d'abord pour elles, et aussi pour les autres femmes, leur famille, témoins de cette petite révolution...

Et pourtant, elles y sont arrivées et nous n'avons eu que des compliments sur leur sérieux et la qualité de leur travail, la bonne ambiance dans l'atelier… Nous les avons retrouvées rayonnantes, soignées, leurs tenues vestimentaires à la hauteur du niveau de vie qu'elles ont désormais atteint, pleines de projets, d'idées nouvelles, d'envie... Que la fête continue.

Visites officielles

Comme vous le constatez la route vers la professionnalisation et l'autonomie des artisanes de notre coopérative est prometteuse.
Si elles savent travailler et le font de mieux en mieux, les débouchés sont difficiles et la reconnaissance sur place toujours à réactiver.

C'est pour cela que, nous avons invité :

- Monsieur Ari KOLLO, directeur régional de la formation professionnelle et technique. Il est venu nous voir le 25 octobre, accompagné de ses inspecteurs régionaux, et les femmes, comme toujours (il faut saluer leur disponibilité...) étaient présentes et au travail, montrant avec plaisir et fierté leurs oeuvres, répondant aux questions.

Il a bien sûr approuvé notre projet de reconnaissance de nos locaux comme centres de formations officiels et nous a invitées à déposer un dossier.

 

 

 

- Monsieur Mohamed ANAKO, Président du Conseil Régional et ses adjoints et conseillers. Écoute attentive, accueil chaleureux, intérêt pour nos actions de formation et de soutien aux études des filles, ce qu'eux-mêmes pratiquent pour des niveaux supérieurs.
Ils sont venus chez nous le 1er novembre, ont visité tous les locaux, admiré les réalisations, pris des notes, des photos et même un film qui est passé à la télévision nationale !!!
Ils étaient étonnés de la beauté de nos locaux, « un vrai complexe » ont-ils dit, ont remarqué l'espace accueillant de notre salle de restaurant et ont envisagé d'y faire leurs réunions de travail, nous ont invitées à déposer un dossier de demande d'aide ou subvention car notre action (je cite) « entre totalement dans les objectifs de développement de la région ».

 

 

Et nous avons organisé également une journée portes ouvertes au cours de laquelle nous avons eu le plaisir de recevoir, non seulement la population d'Agadez, ses cadres professionnels, mais aussi un groupe de militaires issus de la base américaine et un groupe de fonctionnaires de Eucap Sahel.

 

 

 

Cette journée clôturait aussi notre formation batik et une petite fête avec remise des prix a été organisée pour les artisanes.

L'ambiance a vite tourné à la fête et les femmes sentant cela ont créé un tendé en 5mn, se sont mises à jouer, chanter, danser, vite accompagnées par nos visiteurs ravis.

Tous nos équipements et productions ont été mis en lumière ce jour là.
Beaucoup d'artisanat a été vendu et des commandes ont été prises, pour le plus grand bonheur des femmes. Notre but était donc atteint.

Les parrainages

Pas de développement durable sans éducation, la population et les jeunes filles en particulier l'ont bien compris.
Les parrainages pour les études et les formations de filles sont et resteront notre priorité.
Une centaine de jeunes filles accompagnées souvent de leur maman, voire de leur grand-mère, attendaient ce jour-là dans la cour dans l'espoir de trouver un soutien financier pour la poursuite de leurs études.
D'un côté quel plaisir de constater une telle prise de conscience, de l'autre quelle tristesse de ne pouvoir soutenir tant de demandes. Certaines sont reparties sans solution pour cette année...

Sur les 16 candidates que nous avons présentées au BEPC cette année, 14 ont été admises !!!

Bien sûr maintenant elles doivent suivre des formations professionnelles afin d’apprendre un métier et prétendre à un emploi leur permettant enfin de sortir de la misère.
Plusieurs jeunes filles ont été «orientées» c’est-à-dire que leur niveau étant bon, l’état leur propose de réintégrer gratuitement le système scolaire public pour tenter d’obtenir le baccalauréat.
Seule une jeune fille a suivi cette option, les autres ont toutes voulu entrer dans une formation courte, désirant amener le plus rapidement possible un salaire à la maison. Ce que l’on peut comprendre même si… beaucoup se retrouveront sans emploi.
Mais les plus vaillantes prendront la filière de l’ascension sociale par concours internes. Ces jeunes filles/femmes m’épatent chaque année davantage, il faut réaliser que les examens ont lieu en juin juillet, il peut alors faire plus de 45°, les jeunes filles que nous parrainons viennent de milieux très pauvres et n’ont pour la plupart ni eau ni électricité à la maison, elles doivent aussi faire avec le climat social et il n’est pas rare d’apprendre que dans la même année elles se sont mariées, ont eu un enfant et... ont réussi aux examens ..

Tous les enseignants sont unanimes, ces jeunes filles/femmes parrainées, issues des milieux les plus modestes sont les plus assidues, les plus vaillantes, les mieux éduquées de leurs élèves. Et pour cause... Elles n’ont rien à perdre... TOUT à gagner… et elles le savent.

 

Au total ce sont une soixantaine de filles/femmes qui sont à l'école ou en formation cette année grâce à vos dons.

Etudes secondaires

Pour le secondaire nous continuons de soutenir en priorité les candidates au BEPC, seul sésame pour des formations professionnelles intéressantes mais avons quand même une écoute pour quelques cas particuliers qui ont trébuché plus tôt dans la mesure où leurs bulletins scolaires attestent de leur assiduité et de leur sérieux. C’est ainsi que : Hadiza que nous avions repêchée après contrôle passe en 5ème sans problème. Hasna , Ghaïchatou et Rabi passent en 4ème.

 

 

 

Pour les études secondaires, nous travaillons en partenariat avec les écoles privées Annour Musnat (que nous remercions pour les efforts consentis à la prise en charge des jeunes filles), CSP ex-Sonni, Oumid Merite, CSP Mamar, CSP Tina. Devant le nombre important d'élèves parrainées, toutes ces écoles ont consenti des tarifs préférentiels.

Au total, en 2019, 12 jeunes filles se présentent au BEPC.

 

 

Formations professionnelles

 

 

 

 

 

 

 

Pour notre plus grand plaisir les objectifs professionnels se diversifient : 3 seront contrôleur transit douane, une technicienne des mines, une conseillère en économie sociale et familiale, une patissière formée à Niamey, une candidate pour l’école normale mais bachelière et qui pourra prétendre en un an au poste de directrice d’école, etc, etc...
Même si il y a encore trop d’attraction pour les études de santé (12 candidates ASB) qui, à ce niveau, n’offrent pas vraiment de débouchés, les filles prennent de la hauteur et étudient le marché de l’emploi avec réalisme, et si il y a 10 ans nous avons créé le concours de dictée pour inciter les filles à avoir au moins le BEPC, ce stade semble dépassé et elles réalisent que le Bac leur donnera plus de chance d’un emploi au meilleur niveau.

Nous continuons de soutenir des jeunes filles qui, soit ne sont jamais allées à l’école, soit en sont sorties très tôt et sont trop âgées pour pouvoir s’y réinsérer ; elles sont inscrites dans un centre de formation géré par l’état au sein de la sécurité sociale et qui est très éloigné de notre quartier, ce qui explique que nous ayons souvent des abandons.

Aminata termine sa 3ème année au terme de laquelle elle saura coudre à la machine, tricoter, broder, faire la cuisine etc.... ce qui lui permettra aussi d’intégrer notre coopérative.
Haoua redouble à cause de nombreuses absences et problèmes de santé.
Rabi, Adama et Balkissa passent en 2ème année.
Et nous avons inscrit 7 nouvelles candidates, dont une a le niveau 3ème et l’autre a obtenu le BEPC en 2016; nous avons conseillé à la première de se présenter au BEPC en candidate libre en 2019, quant à l’autre nous verrons si elle peut prétendre l’an prochain à une formation de conseillère en économie sociale et familiale pour laquelle cette année de pratique ne peut être que bénéfique.
Sur ces formations nous travaillons en partenariat avec la caisse de Sécurité Sociale d'Agadez.

Les études en informatique ont toujours autant de succès, secrétaires ou comptables, les débouchés sont nombreux dans les agences de transfert d’argent qui fleurissent sur la place, les entreprises de transport, les boulangeries qui ont aussi le vent en poupe… Elles sont 9 à poursuivre cet objectif cette année dont Aïchatou courageuse et ambitieuse qui a décidé de décrocher un brevet professionnel.

Et nous sommes très fières d'accompagner 3 jeunes filles en licence de nutrition. Aghaïcha que nous parrainons depuis le BEPC poursuit brillamment ses études et termine sa licence cette année.

 

Une belle histoire...

Zeinabou vient nous voir, elle nous montre son BEPC et le certificat de décès de son papa... Elle veut être «Sonichar». Je ne comprends pas... La Sonichar est une entreprise ????

Et elle nous apprend que les études coûtent 320 000F / an pendant 3 ou 4 ans selon le niveau qu’elle peut atteindre. Désolée, je lui explique qu’avec cette somme on peut donner leur chance à 2 filles…. Elle revient la semaine suivante et me dit qu’elle veut toujours être «Sonichar» et que la même «Sonichar» va prendre en charge la moitié du coût pédagogique.
Bluffée, je veux comprendre et je rencontre un monsieur jovial qui m’explique : "La fille est venue me voir, et j’ai l’impression de la reconnaître... Elle me donne son nom et je me souviens : Elle est la fille d’un de nos anciens employés au ménage qui a fait toute sa carrière chez nous et qui est décédé 3 ans après avoir pris sa retraite... j’ai vu la fille quand elle était très petite... Chez nous les enfants de nos employés peuvent être pris en charge à 50 % pour leurs études, donc je le lui ai dit".
J’en ai les larmes aux yeux… Je remercie ce monsieur pour son humanité, sa probité. Zeinabou ne savait pas tout cela mais, malgré les embûches, elle a dû tenir le coup en se disant qu’un jour elle serait «Sonichar» comme ce papa, qu’elle a perdu alors qu’elle avait 7 ans... Sauf qu’elle, avec un peu de chance et beaucoup de travail… elle ne fera pas le ménage mais sera technicienne des Mines, métier d’avenir vu les richesses du sous sol Nigérien.

Actions santé

Avant de partir, grâce à une partenariat avec une pharmacie de Marmande, nous avons pu nous procurer des dispositifs intra utérins (DIU). Des collègues sages-femmes nous ont offert du matériel pédagogique.
Avec Fatoumé, notre représentante à Agadez, nous avons rencontré Madame Madina Bilal, sage-femme du service de planification familiale et dépistage HIV au centre «La mère et l'enfant». Très bon contact avec cette femme dynamique et motivée.
La contraception est délivrée gratuitement à Agadez et si les tabous, les peurs, le poids culturel concernant le nombre d'enfants qu'une « VRAIE » femme doit mettre au monde subsistent, l'idée d'une planification des maternités fait son chemin.
Cette contraception est généralement hormonale et son suivi biologique est difficilement applicable (éloignement des centres équipés, coût des examens à la charge des patients).
Comme partout dans le monde, diabète, hypertension, et autres maladies métaboliques qui normalement contre indiquent une prise d'hormones, augmentent dans la population. Donc un nombre non négligeable de femmes ne prennent pas de contraception ou ont une contraception potentiellement dangereuse pour elles à long terme. Le DIU au cuivre n'est pas encore bien connu ni accepté et répondrait à des besoins, assurant, pour certaines, une protection de 12 ans .
Nous avons réunies à tour de rôle, dans la salle du restaurant, toutes les artisanes, toutes les jeunes femmes que nous parrainons, certaines étant venues avec leurs amies, les voisines etc... pour des séances d’information et de planification familiale, qui se sont révélées très vivantes et interactives. Au total plus de 100 femmes ont été touchées par cette action. Les DIU ont été mis à disposition de celles qui le désiraient et ont été ou seront posés par la sage-femme spécialisée et dans un lieu médicalisé au moment opportun du cycle de la femme.
Un bilan de cette action devrait être possible l'an prochain.

Le concours de dictée

Les petites filles sont venues en début de séjour pour savoir QUAND aurait lieu le fameux concours... devenu une institution dans le quartier. On ne change pas une bonne recette : la première dictée a eu lieu dans les locaux de l'école avec une trentaine de filles du CM2, encadrées de la directrice et des enseignantes. Les 10 meilleures copies (cette année c'était même 11) ont été invitées à se rendre dans notre bibliothèque médiathèque pour la deuxième dictée la semaine suivante.

Les échanges interculturels

Ils continuent avec les jeunes de la Maison familiale rurale de Sainte Bazeille . Nous en remercions Amel leur éducatrice qui a réussi à faire écrire les lettres la veille de mon départ qui était aussi le jour de la rentrée scolaire... Quel challenge !!!

Des lettres personnalisées, des dessins, des échanges de numéros whatsapp... un lien s'établit pour certaines, et nous aurons sûrement l'occasion d'en reparler car si les classes de première engagées l'an dernier viennent de remettre un chèque de 340€ à l'association, les élèves de seconde ont plein d'idées pour continuer l'action et récolter des fonds pour aider leurs amies d'Agadez à poursuivre leurs études.

La coopérative

La coopérative des femmes a tenu son Assemblée Générale le vendredi 16 novembre: 19 femmes étaient présentes et attentives.
Nous avons relu les extraits des statuts, du règlement intérieur, la présidente a fait un bilan moral et était étonnée elle même de tout ce qui s'était passé pendant cette année.
La trésorière a livré le bilan financier, et les 103 000 Fcfa en banque, issus de leurs cotisations, en ont étonné plus d'une... Et qu'elle puissent être les seules gestionnaires de cette somme les a laissées pensives... installeront elles un compteur électrique ? paieront elles l'une d'entre elles pour aller vendre leur production à Niamey, dans certains salons de Ouaga, de Dakar etc.... tant de possibles quand on unit ses forces.
Les opportunités vécues cette année et la nécessité de recevoir les partenaires, de monter des dossiers de demande de formation, de subvention etc... a rendu évident le fait de donner les postes importants à celles d'entre elles qui avaient un certain niveau scolaire, et non plus de rester entre soi, en famille etc…
Quelle avancée en conscience, en confiance, en rationalité, en démocratie, vraiment cette réunion était très émouvante…

Compte rendu écrit, signé par toutes les parties, déposé en Mairie ! et réunion de bureau dans la foulée pour réfléchir aux projets.

Notre représentante à Agadez, Fatoumé Dizi Wachili, a rempli son rôle avec sérieux, suivant les élèves, réunissant les femmes quand c'était nécessaire, récoltant les cotisations de la coopérative, faisant le lien entre la vie à la maison des femmes et nous, etc.... cette femme sérieuse, chaleureuse, rieuse, mère de 5 enfants, à mérité notre confiance.
Son contrat a donc été prolongé et c'est elle qui supervise en ce moment les activités de la Kahina, les formations avec le GIZ, elle a déjà fait le tour des écoles pour s'assurer que toutes nos élèves étaient en cours (et c'est le cas …) et elle a participé au montage de tous les dossiers de demande de reconnaissance de nos locaux comme centre de formation, rencontré les autorités compétentes, elle a donc toute possibilité de continuer ces actions en notre absence si nécessaire.

La Kahina

Ce centre bureautique informatique a été mis en service l'an dernier et nous avons fait en sorte qu'il fonctionne au mieux et rende le meilleur service à la population du quartier en les connectant à notre réseau solaire.
Le réseau électrique Nigelec est souvent insuffisant, les coupures sont fréquentes et rendent tout travail suivi impossible.
C'est encore Fatoumé Dizi, notre représentante à Agadez, qui gère ce lieu et nous avons donné un tremplin à Mariama et Nadia, respectivement secrétaire et comptable en informatique que nous avons parrainées 3 ans chacune pour l'obtention de ces diplômes. Elles ont été agréées par l'ANPE qui s'est engagée à leur verser 50 000Fcfa par mois pour aider à leur insertion professionnelle. Le bureau fonctionnait avec les ordinateurs qui avaient été offerts en...2004, date à laquelle ils étaient déjà suffisamment vieux pour être mis au rebut par leurs propriétaires... Donc, nous avons acheté en France 2 ordinateurs de bureau et grâce à l'ami Charlie nous avons pu les paramétrer et les mettre en service car les connexions internet sont plus qu'aléatoires et nos compétences... presque pareil !!!

L'association a fourni un stock de matériel scolaire de base (cahiers, livres, crayons, craies, etc) mettant cela au service des plus démunis et des enseignants du quartier qui peuvent ainsi les acquérir à moindre coût.

Nos démarches

Nous avons monté un dossier conséquent nous permettant de demander la reconnaissance du restaurant, du centre bureautique informatique, et bien sûr du centre artisanal féminin, dossier déposé au Ministère des Enseignements professionnels et techniques, dans l'espoir d'obtenir, selon la légslation en vigueur, dans un premier temps une autorisation de création et dans un deuxième temps une autorisation d'ouverture de notre centre de formation.

Nous avons obtenu des soutiens locaux de :

- Monsieur Rhissa Feltou, Maire d'Agadez (je le cite) : "L'association exerce de nombreuses activités depuis plus de 15 ans : Parrainages des enfants et adultes déscolarisés, formations professionnelles des femmes : couture, broderie traditionnelle, tissage, maroquinerie, teinture tissus, batik etc...) de lutte contre la pauvreté, l'analphabétisme, le chômage et l'exode)",

- Monsieur Ari Kolo Amadou, directeur Régional des enseignements Professionnels et Techniques, dont l'avis est agréé par le Gouvernorat et la Région, qui écrit : «Cette initiative (…) va dans la droite ligne de la politique éducative de l'état, les parents d'élèves y trouveront un cadre idéal pour la formation de leurs enfants, (…) permettra l'accès à un nombre important de la population scolarisable (…) ne peut être qu’encouragée et soutenue».

Le gouvernorat d'Agadez et le Conseil Régional approuvent cet avis du Directeur Régional des Enseignements professionnels et techniques.

Nous ne pouvions espérer meilleurs soutiens.

En conclusion

Encore un séjour riche en émotions, en avancées de toutes sortes, en promesses d'avenir.
Grâce à vous, cette année, soixante jeunes filles et femmes sont à l'école ou en formation professionnelle. Toutes caressent des rêves de vie meilleure, pour elles, leurs enfants, leurs familles...
Autant de femmes, dans l'enceinte de nos locaux, travaillent chaque jour à devenir de meilleures artisanes dans leur spécialité, certaines ont des chances de devenir des formatrices grâce aux système de VAE actuellement applicables au Niger. Ce sont elles qui reprendront, nous l'espérons, les formations à l'avenir, en toute autonomie, et assureront la promotion sociale de leurs sœurs, de leurs voisines, comme nous le faisons depuis 15 ans dans le quartier.
Si tout se passe bien certaines devraient être payées par l'état pour ce faire.

Nous vous espérons toujours à nos côtés, aussi nombreux et fidèles que vous l'êtes toutes et tous depuis tant d'années sur ce chemin de la fraternité, du partage de savoirs et d'avoirs.