Actions 2017

Achèvement, équipement et mise en service de

"la Kahina Copies Services"

De gauche à droite :
Fatoumé Dizi notre représentante à Agadez
Nadia Lawali, secrétaire informatique
Mariama Ibrahim, comptable informatique

 

Important ! Toutes les images de cette page peuvent être agrandies (cliquer sur l'une d'entre elles et naviguez ensuite par les flèches bleues).

La Kahina Copies Services

 

 

 

 

Les travaux interrompus l’an dernier faute d’argent ont été repris : dalle au sol, enduits intérieurs, installations électriques, peintures, pose des vitres, et… de nouveau… plus assez d’argent pour l’équipement…

Nous avons apporté une plastifieuse, un massicot et nous avons transféré les ordinateurs qui nous ont été donnés en 2004, (équipés Word et Excel, ce qui permet quand même de faire de la saisie, etc…).

Nous avons pu acheter d’occasion 3 armoires métalliques que nous avons repeintes (toujours aux couleurs du drapeau nigérien) et nous avons pris tout ce que nous avons pu dans notre réserve et notre salle de classe.

Nous avons appris que toute personne qui a un diplôme professionnel, simple brevet ou BTS, peut s’inscrire à l’ANPE et si un employeur se présente avec un besoin de ce professionnel, l’ANPE donne 50 000F/mois pendant un an à l’employé directement, ceci est considéré comme une aide à l’insertion professionnelle bien sur mais aussi une sorte de complément de formation.

C’est ainsi que nous avons recontactées Nadia Lawalli et Mariama Ibrahim qui viennent de réussir leur brevet professionnel de secrétaire et comptable informatique.

Elles assureront la permanence au centre, à tour de rôle en horaires continus, alors que Salamatou Gueye, notre diplomée de 2016 et Fatoumé notre représentante à Agadez, superviseront le travail.

 

 

Autres travaux

 

 

 

 

 

Bien sur, comme chaque année nous avons eu des travaux d’entretien, mais la saison des pluies n’ayant pas été trop violente, rien d’important : des carreaux, des ampoules et serrures cassées, des terrains à nettoyer, l’installation électrique à moderniser.

Et nous avons pu faire aboutir ceux que nous avions projetés :

1) Augmentation de notre parc de panneaux solaires

Ceux-ci ont été déplacés pour se retrouver sur le toit du local technique, (dont le toit a été refait) pas de meilleure place pour un total ensoleillement, et 2 panneaux de 200w ont été ajoutés, les batteries –inopérantes depuis 2 ans – ont été changées, nous avons maintenant 4 batteries de 200 ampères qui remplacent les 8 de 80 ampères, les prix ont tellement baissé que cette installation a couté plus de 50% moins cher qu’il y a 3 ans….

Notre but principal est de garantir l’énergie sans coupure à notre centre bureautique informatique.

Le branchement a donc été fait entre ce centre et notre installation solaire.

2) construction de l’atelier destiné aux teinturières (les pauvres squattaient leurs voisines quand elles devaient travailler et pour le stockage de leur matériel).

3) construction de deux WC :

un pour le centre artisanal et un pour le restaurant, avec bien sur les fosses septiques attenantes.

 

 

Professionnalisation des femmes

Notre atelier couture a été sélectionné pour participer à un grand projet de valorisation de l’artisanat Touareg.

Et dix de nos couturières (c’est-à-dire quasiment toutes celles de la coopérative) ont été embauchées pour une période de 10 mois et pour un salaire de 50 000F/mois par l’ONG Italienne CISP (Comitato Internazionale Per Lo Sviluppo Dei Popoli )

Leur slogan : « PAS DE FUTUR SANS CULTURE » Que dire de mieux ???

Le premier « Tsunami » dans le quartier auprès des femmes a été, je crois en 2005, quand nous avons offert la première machine à coudre à celle qui avait obtenu le 1er prix lors de notre première formation… ça a tremblé longtemps…. le deuxième est, je crois, arrivé cette année avec un vrai salaire pour 10 femmes et pour 10 mois…. Elles ont pleuré, dansé, chanté et encore pleuré….

Les femmes rayonnantes, 10 machines à coudre en état de marche ( dont 4 offertes par le projet) un formateur d’une gentillesse et d’une patience rares, une équipe d’encadrement sérieuse, dont notre amie Claudia, qui assure le contrôle qualité des réalisations, et Maliki, un jeune homme dynamique et compétent, qui chapeaute tout cela, passe régulièrement voir si tout va bien, et tout cela dans notre superbe centre artisanal mis en service en 2015….

Cette même ONG a remarqué et sélectionné Rahamou, notre chef formatrice depuis plusieurs années en broderie traditionnelle touarègue et l’a affectée à Tchirozerine, une ville située à 70kms environ d’Agadez ou Rahamou assure la formation de dizaines de femmes à cet art oublié.

Les couturières d'Agadez mettent en forme (pochettes, bijoux, etc) les broderies effectuées à Tchirozérine. Carton plein pour notre coopérative.

Double victoire pour nous, reconnaissance et diffusion d’un art traditionnel dont - mises à part les remarquables petites sœurs de Kerboubou - personne ne se souciait au Niger jusqu’à présent mais aussi professionnalisation de ses artisanes, Rahamou qui gagne maintenant 120 000F/mois sur ce projet, pour l’instant pour 6 mois, Fatima, Ghaïcha, Mino, Abou, etc… étant maintenant pour nous aussi des formatrices reconnues

Les autres ateliers de formations

Ils ont tous eu lieu cette année, sauf celui de couture et pour cause….

Un peu moins de fréquentation que les autres années… on dirait que ces dames ont d’autres ambitions et c’est tant mieux…

Quand même une dizaine de femmes pour le tricot, une autre dizaine pour la broderie traditionnelle, Huit pour la maroquinerie avec une nouvelle formatrice, Zeinab, qui a vraiment élevé le niveau, 6 à la teinture tissus, 5 au tissage….

Ce sont quand même une quarantaine de femmes qui sont venues cette année encore se former gratuitement dans nos locaux à des petits métiers générateurs de revenus.

Encore une vraie action qui relève du développement durable et non pas de l’assistanat.

Voilà bientôt 15 ans que nous sommes dans cette démarche.

Les parrainages

Les parrainages ont explosé le budget cette année…. Beaucoup d'échecs aux examens, beaucoup d'enfants exclus des écoles publiques.

Mais, sur le long terme, l'utilité des parrainages n'est plus à démontrer. En favorisant l’éducation, la scolarisation puis la professionnalisation de ces jeunes filles issues de milieux très défavorisés, non seulement nous nous inscrivons dans une vraie politique de développement durable mais en plus nous aidons à pallier à une injustice flagrante et universelle qui veut que ce soient toujours les plus pauvres qui restent les plus pauvres, les moins instruits, les moins bien informés et formés, donc manipulables et soumis aux aléas de la vie….

"Etre né quelque part, pour celui qui est né, c'est toujours un hasard..."

Pour les études secondaires, ce sont 16 jeunes filles que nous soutenons cette année en classe de 3ème en vue de l’obtention du BEPC, premier sésame pour des formations professionnelles intéressantes, et pour 9 d’entre elles, nous avons mis les familles à contribution…., 5 jeunes filles passent en 4ème, 3 en 5ème et une donc en 6ème.
Pour celles qui ont été parrainées l’an dernier et qui ont échoué, nous appliquons la règle générale : Nous les soutenons à nouveau – sous réserve qu’elles aient quand même de bonnes appréciations en matière de conduite et d’assiduité mais c’est la famille qui règle la moitié de la scolarité. C’est une formule qui marche assez bien, et qui nous permet de donner leur chance à d’autres enfants.
Elles peuvent choisir soit de repasser le BEPC, soit de s’inscrire dans une formation professionnelle qui leur donnera en 2 ou 3 ans un diplôme et une équivalence, c’est souvent le meilleur parcours pour les plus âgées.

 

 

 

 

 

 

Il existe aussi à Agadez une possibilité de s’inscrire à des cours du soir dans certains collèges publics moyennant 5000F/mois pour 2 à 3 heures de cours par jour.
Cela a donné lieu à une scène très émouvante lors des inscriptions : devant un parterre de jeunes filles plus ou moins éplorées, une femme (j’allais dire une « maitresse femme » tant elle dégageait de force et d’énergie) s’est levée et a déclaré : « J’ai 11 ans de mariage, 4 enfants, j’ai suivi les cours du soir l’an dernier au CEG1, toute seule, et j’ai réussi le Brevet direct…. Maintenant je veux apprendre un métier !!! » Salves d’applaudissements de toute l’assemble et lueurs d’admiration, de réflexion, dans les yeux de certaines….

C’est ainsi que nous avons encouragé certaines à faire de même, et que nous soutenons financièrement Hadiza et Habsatou.

Pour les formations professionnelles :

Chaoudatou Abderhamane est notre seule lauréate au BEPC cette année, elle deviendra Maitresse d’économie familiale….

Informatique :

Cinq jeunes femmes (dont la fameuse Binta vue plus haut ) sont inscrites en secrétariat informatique, 1 en comptabilité et 2 en saisie.

On ne sait pas si ça va durer… mais il est vrai que l’afflux de migrants ces dernières années (bien stoppé en ce moment….) a vu se développer non seulement les compagnies de transport mais aussi les sociétés de transfert d’argent, et ces sociétés embauchent des secrétaires, des aides comptables etc…. sans parler des boulangeries et petites entreprises qui courageusement se créent à Agadez.

Donc, il y a espoir d’embauche pour ces diplômes…. Et nous avons été contactées par Fati, mère de 2 enfants, est inscrite en BTS gestion des entreprises.

Santé :

Aghaïcha Ibrahim Sidi… toujours aussi sérieuse et discrète…est passée avec d’excellentes notes en 2ème année de licence de nutrition, sa famille vit toujours sous la tente, elle est la seule à faire des études… nous avons trouvé pour elle un scooter d’occasion qui lui permettra de suivre ses stages.

 

 

 

 

Habsatou Hamani est passée en 2ème année d’Agent de santé de base et nous avons pris le relais de la famille de Maimouna et Ghaichatou.

Formations couture tricot etc…


Enfin, 5 jeunes filles, qui n’ont aucun niveau leur permettant d’intégrer d’autres formations ( 4 d’entre elles ne sont jamais allées à l’école) sont inscrites à la caisse de sécurité sociale pour une formation en 3 ans durant laquelle elles apprennent à coudre, tricoter, cuisiner, broder etc….

Certaines termineront leur cursus comme Hadiza Salé cette année qui a réussi son examen de fin d’études et intégré notre coopérative, d’autres abandonneront en cours de route à cause de difficultés de vie et surtout de transport, toutes auront au moins appris quelques savoirs faire qui devraient leur faciliter la vie….

Au total ce sont 42 jeunes filles ou femmes que, grâce à vos dons, nous avons pu soutenir cette année pour un avenir meilleur.

Comme m’a dit Binta, à laquelle j’expliquais que je n’étais qu’un intermédiaire,

«  Vous leur direz qu’ils m’ont sauvé mon avenir, ils m’ont sauvé ma vie…. !!! »

Alors… je vous le dis….

 

 

Insertion professionnelle des parrainées

 

 

 

 

 

 

Balki Ado a obtenu en un an son diplôme d’agent communautaire de santé, elle travaille actuellement dans un CSI à Agadez ou elle gagne 60 000F/mois…nous sommes allées sur son lieu de travail, son courage, son sourire, son sérieux, font la joie de tous, nous n’avons eu que des félicitations la concernant…elle rayonne…

Zeinabou et Ramatoulaye sont des enseignantes heureuses, même si….elles n’avaient pas touché leur salaire depuis 3 mois lors de notre départ en Décembre…

Zeinabou est recrutée pour assurer aux enfants une première année en langue maternelle, le tamacheq, elle suit des formations adaptées.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ramatoulaye a une classe de « grande section de maternelle » et ça a été une belle surprise d’aller la voir dans sa classe : elle n’a, comme elle dit « QUE » 58 élèves de 4 à 6 ans… et travaille dans une pièce en torchis dont le toit s’est effondré lors de la dernière saison des pluies…Mais….elle l’a décorée avec gout, fabriquant elle-même des guirlandes , des fleurs, des tableaux colorés, les enfants dont elle a la charge sont plein de joie, ils chantent et miment en riant des textes drôles et éducatifs… Bravo Ramatoulaye !

 

 

 

 

 

 

Salamatou Gueye, notre maman handicapée 1er prix de secrétariat informatique en 2016 est actuellement secrétaire au service de l’état civil de la mairie d’Agadez, elle pose avec fierté devant son ordinateur….C’est elle aussi qui assurera, avec Fatoumé, le suivi de notre nouveau centre bureautique Informatique (voir plus loin)

Nadia Lawalli et Mariama Ibrahim (que nous avons parrainées 3 ans) ont réussi respectivement aux examens de secrétaire et comptables informatiques en 2017, nous avons vu comment nous espérons les introduire dans le monde du travail grâce à notre nouveau centre bureautique.

 

Le concours de dictée

Le concours de dictée est maintenant un rendez-vous incontournable, cette année des fillettes du CM2 sont venues en début de séjour pour être sures que nous ne les oublierions pas…

On ne change pas une bonne recette : Première étape dans les locaux de l’école (2 classes de CM2 et 42 filles cette année) et deuxième étape dans nos locaux.

Nous avons accompagné cette action Arlette et moi avec plaisir, les institutrices changent souvent à l’école du quartier, mais c’est toujours avec la même gentillesse qu’elles nous accueillent, qu’elles préparent et encadrent les élèves.

Une quinzaine de copies acceptables, 11 retenues… et au final une jeune fille se détachant net*tement du lot mais les autres ayant quand même un niveau correct pour un début de CM2, ça vaudrait la peine d’être là en Juin et refaire le test….

Les lauréates ont reçu, comme chaque année, le dictionnaire des collèges de l'année, véritable trésor de connaissances qui les suivra toute leur vie.

Actions santé

Nous avons pu cette année encore aider quelques personnes, une vieille dame qui suivait la formation maroquinerie, et…n’y voyait pas grand-chose : consultation ophtalmo, traitement et lunettes, on commence à connaitre la procédure, des douleurs arthrosiques, des plaies surinfectées chez des petits enrhumés chroniques sans mouchoirs….etc… partages de savoirs , d’avoirs et… de temps….

Mais l’innovation cette année a été une collaboration riche avec un jeune infirmier enseignant chargé de cours sur la planification familiale, échanges de documents, évidence de l’importance de bonnes connections internet pour toute cette jeunesse assoiffée de connaissances dans des écoles de santé ne bénéficiant pas de la moindre bibliothèque….Nous avons échangé mes cours contre ses connaissances des programmes de planification familiale pour les pays d’Afrique de l’Ouest, des méthodes validées en fonction du milieu etc….Le Niger et son système de santé luttent autant que possible contre une natalité galopante.

Le Niger est le pays le plus fécond du monde. avec en moyenne 7,6 enfants par femme et 13,6 par homme. depuis 2007, les contraceptifs sont gratuits et les consultations confidentielles.

Pour en savoir plus :
http://fr.africatime.com/niger/articles/demographie-le-niger-connu-de-grandes-avancees-en-matiere-de-planning-familial (extraits)

Dans cinq des plus importants « Centre de Santé Intégré » d’Agadez, il y a un accueil « ami des jeunes » où les consultations, les conseils et les contraceptifs sont gratuits.

Le CSI ou travaille Balki Ado (peut-être d’autres ?) forme des hommes « spéciaux » qui sont mandatés pour participer aux nombreux mariages, baptêmes qui se déroulent dans la ville chaque jour, et ils y vont pour discuter avec les autres hommes et les faire réfléchir sur les mariages précoces, les mariages forcés, la polygamie, la contraception.

Nutrition

Notre action la plus originale cette année a été de donner des cours de Nutrition aux élèves inscrits en licence de nutrition et aux futures infirmières (miers) et sages-femmes formées dans une école privée : aucune école publique à Agadez en matière de santé… quel dommage pour une aussi grosse ville, au carrefour de tant de civilisations.

Par sessions de 2 jours, pour 3 groupes de 25 à 40 élèves, j’ai pu partager des connaissances sur bien sûr, les fondamentaux : Protides, lipides, glucides, vitamines, sels minéraux, en insistant sur l’importance d’une alimentation traditionnelle, donc la plus végétale possible , le mil, une céréale plutôt riche en protéines , étant traditionnellement accompagné de niébés, petits haricots très riches eux aussi en protéines et sels minéraux précieux, et de sauce avec comme base la tomate- précieux lycopène- l’oignon, anti inflammatoire, l’arachide, et ses acides gras, la précieuse feuille de Moringa, riche en protéines, fer, bêtacarotène etc….….

 

 

 

 

 

 

 

Au Niger comme partout ailleurs, on préfère maintenant acheter le riz blanc, facile à cuire, les pâtes blanches, symbole d’aisance et ne demandant aucune préparation alors que le mil doit être pilé et préparé longuement.

Formidable de voir tous ces jeunes passionnés par la réhabilitation de leur alimentation traditionnelle, de comprendre comment, petit à petit, le diabète, le cancer etc… les touchent comme en occident et de faire le rapport entre ces nouveaux fléaux ( qui les laissent bien sur encore plus démunis que nous…)et les glissements de leur l’alimentation vers des produits manufacturés et surtout IMPORTES, donc chers et créant des dépendances nouvelles.

L' «Arome MAGGI » ce concentré de produits chimiques a détrôné le Soumbala, haricots fermetés extrêmement riches en vitamines, protéines et sels minéraux facilement assimilables…oui, bien sur, ça sent vraiment fort. !!!

Et la deuxième journée a été consacrée pour tous à l’alimentation de la femme enceinte, car c’est au ventre de la mère que s’origine la santé.

Vraiment superbe expérience, pour moi comme pour eux, superbes échanges et réflexions, retours positifs du corps enseignant.

A refaire donc, et à améliorer, surement….

Nos bénévoles

Arlette, toujours dynamique, souriante et drôle, était attendue avec impatience par celles qu’elle appelle ses « chipies » qui sont venues me voir dès mon arrivée pour la réclamer.

 

 

 

 

 

 

Elle a donc repris naturellement du service, le matin elle a continué le rangement des locaux et souvent assuré au four solaire le repas de l’équipe, l’après-midi ce sont 12 à parfois 18 jeunes filles qui sont venues avec elle faire du Français, du calcul et autres : utilisation du dictionnaire, puzzle, dessins ( avec des crayons de couleur… le luxe…) Elle a aussi pu continuer l’action commencée avec les élèves de Seconde SAPAT de la MFR de Sainte Bazeille.

 

 

 

 

Brigitte a su s’adapter au fonctionnement rapidement. Le suivi des ateliers demande une présence régulière et attentive, il manque une aiguille par-ci, des pelotes de laine par-là, il faut intégrer des nouvelles personnes, s’assurer de la régularité des apprenantes, etc…
Elle a assuré tout cela tranquillement, allant d’un atelier à l’autre, ce qui lui a aussi permis d’admirer le savoir-faire des femmes.

 

Tricoteuse compétente, elle a encadré particulièrement l’atelier tricot et leur a  appris à confectionner de nouveaux modèles.

Nous avons pu, grâce à elle, remettre en place notre atelier d’éveil scolaire initié par Marie et Christelle dans les années 2000.

8 petites filles d’âge préscolaire sont donc venues chaque matin, spectacle charmant que ces petites demoiselles qui arrivent pomponnées pour la plupart par une maman attentive, elles se sont assises à une table…. Elles ont chanté, pris en main craie et ardoises, crayons et papier, pour faire connaissance avec les lettres, les chiffres, et ont colorié avec plaisir.

Le dernier jour, petit diplôme donné à chacune, avec sa photo, son nom et… signé de sa main…

Un premier pas vers l’inscription à l’école l’année prochaine…
Une envie d’aller plus loin, pour les petites et leur famille, espérons-le.

Margaux est officiellement sage-femme…. Mais c’est en qualité de professeur d’anglais qu’elle s’est distinguée… Comme quoi notre association réserve bien des surprises et des talents cachés !!!

 

 

 

 

 

 

Pendant 15 jours elle a accompagné notre groupe de 16 aspirantes au BEPC.
La langue anglaise est au programme et on constate année après année que les jeunes filles ont beaucoup moins de mal à apprendre l’anglais que le Français.
Il faut dire que notre langue est riche en pièges en tous genres…

Quasiment toutes sont venues chaque jour pendant toute la durée du séjour de Margaux, le contact a été immédiatement établi, chaleureux, respectueux, (exactitude, écoute attentive, participation active) et même complice, les unes et les autres n’hésitant pas à confier leurs espoirs et difficulté de vie à une Margaux souvent émue.

Bien sûr, nous avons saisi l’occasion de cette concentration de jeunes filles et jeunes femmes (3 mamans dans le groupe) pour parler contraception et ce jour-là, allez savoir pourquoi… AUCUNE ABSENCE…

Ça a été l’occasion de casser certains tabous, certains fantasmes, de mettre des mots sur surtout des peurs… Comme pour toutes les jeunes filles sur la planète.

Margaux a aussi découvert le four solaire pour notre plus grand bonheur.

Elle a aussi su mettre plein de poésie dans notre séjour.

Fin de séjour et remise des prix

Comme chaque année, nous nous sommes séparées dans la fierté du travail accompli. Chaque participante a reçu son attestation de formation et pour les trois meilleures dans leur discipline, leur attestation de formation.

Le président fondateur de la plus importante école de formation d'Agadez est venu nous saluer et encourager les femmes.

Un repas de fête préparé et pris en commun a clotûré cette journée pleine d'émotion.

 

Conclusion

Reste le 3ème et dernier volet : que tout cela continue… sans nous….

Madame Fatoumé Dizi Watchili est, cette année, devenue officiellement notre représentante à Agadez et assurera le suivi des actions.

Il faudrait maintenant faire en sorte que nos locaux soient reconnus comme lieu de formation officiel, que ce soit sur des projets de l’état ou sur des projets d’ONG de passage, et que chaque année, toute l’année, des femmes formées gratuitement chez nous et par nos actions deviennent des formatrices reconnues et payées pour que d’autres femmes du quartier reçoivent elles aussi gratuitement des formations sérieuses à des savoirs faire générateurs de revenus.

C’est pourquoi nous avons été amenées, Fatoumé et moi, à accomplir beaucoup de démarches et déposer divers dossiers auprès des décideurs et organismes de formation de la ville.

Partout nous avons bénéficié d’un accueil chaleureux et d’une écoute bienveillante. Un dénominateur commun : il est impératif de donner aux femmes les outils de leur développement pour un développement durable et global de toute la société.

Quel bonheur d’entendre cela…

 

La « Coopérative de la Maison des Femmes d’Agadez » est maintenant inscrite comme lieu de formation initiale et « Solidarité Femmes Internationale » comme organisme de formation de formateurs en augmentation de compétences, au niveau de la région.

Une « visibilité » officielle qui permettra, j’espère, que d’autres actions de formation se déroulent régulièrement dans nos locaux.

nous avons rempli des dossiers de demande d’habilitation pour la coopérative et pour notre association auprès de FAFPA.

Quand nos réalisations pourront fonctionner de façon autonome par les femmes, il nous restera toujours la volonté de donner aux filles, aux femmes, toutes leurs chances de se réaliser, de s’épanouir, de participer pleinement et consciemment au développement de leur société, de leur pays par la connaissance, l’instruction, l’étude.

Mariages précoces, forcés, analphabétisme, grossesses subies, morts maternelles 25 fois plus fréquentes que chez nous….il y a encore du boulot !!!!

Que 2018 fasse reculer ces fléaux partout sur la planète et, grâce à vous, aussi au Niger, à Agadez.
Bien sûr, c’est un but… Merci de le poursuivre cette année encore avec nous.