Actions 2006
Atelier « d'éveil scolaire »
Marie Parailloux, 25 ans, monitrice éducatrice, a décidé de donner 2 mois de son année (alors qu'elle était en pleine période d'examens) à ce projet. Elle avait bien réfléchi son action et préparé son matériel pédagogique. Marie a commencé son « école » avec des petites filles de 4 a 6 ans, ce qui correspond à une « grande » maternelle. Inutile de dire qu'elle a été débordée des la première semaine , 19 petites filles présentes et les mamans à la porte qui voulaient elles aussi que leurs fillettes en profitent…
La sélection a été dure mais Marie a pu garder 12 petites filles et former un groupe cohérent. C'est touchant de voir comme elles ont été assidues, comme les mamans les préparaient le matin, bien propres et bien tressées… et elles seraient bien venues aussi le dimanche…
Marie a été très étonnée de la vitesse à laquelle elles avancent, les cahiers qu'elle avait préparés ont été vite épuisés. L'envie d'apprendre est là… !!
D'autre part nous avons eu le plaisir de constater qu'une petite école a vu le jour dans le quartier, pour l'instant une seule classe, le CI, ou cours d'initiation, juste avant le CP, bien sûr il s'agit d'une paillote, bien sûr la maîtresse a 48 enfants, tous assis par terre bien sûr, un tableau, pas assez de cahiers pour tout le monde, pas assez de crayons, même pas de taille crayons, elle fait tout à la lame de rasoir… Mais bon, c'est une avancée, l'école existe (les parents se sont cotisés pour construire la paillote) et l'état Nigérien paye la maîtresse.
Si tout va bien, l'année prochaine une 2eme paillote verra le jour pour une classe de CP et ainsi de suite jusqu'au CM2.
Nous somme allées visiter cette personne qui en était très contente, Marie est allée passer une matinée pour suivre la classe, nous avons trouvé dans notre matériel un taille crayon valable et des crayons pour les enfants.
La maîtresse pense que ce que fait Marie est très intéressant (elle est venue visiter la maison des femmes) le plus gros travail d'une institutrice au CI (il n'y a pas de maternelle dans l'école publique Nigérienne, aussi la première année avant le CP s'appelle Cours d'Initiation) consistant au début a ce que les enfants sachent tenir un crayon.
Nous aimerions soutenir cette petite école implantée juste derrière notre maison, en particulier en apportant tables et bancs l'année prochaine si possible.
Marie a pu utiliser l'appareil acheté avec l'imprimante incorporée pour que chaque petite fille ait sa fiche avec sa photo d'identité, et ses autres caractéristiques personnelles : date de naissance, nom des parents, adresse etc… cela cadre bien avec notre démarche : les mamans sont très touchées, les petites filles très fières, et bien évidemment cela leur a été offert a la fin de l'atelier.
Sous le tableau de la bibliothèque, vous pourrez admirer toutes les lettres de l'alphabet peintes à même le mur par les élèves dans des couleurs très «parlantes ».
J'aime bien cette idée que l'aspect de la « Maison des femmes » puisse évoluer chaque année en fonction des actions et des personnes.
Marie est repartie le 25 Mars et nous l'avons bien regrettée !!! Il a donc fallu terminer l'atelier « éveil scolaire » le 23 Mars par une solennelle remise de diplômes signés par chaque enfant en présence des mamans très fières, petit spectacle de chants et danses par les enfants et leur super animatrice, maîtresse etc… et boissons fraîches, biscuits, séquence émotion et fierté des petites filles qui ont pu montrer leurs travaux a leurs mamans, nous avons bien discuté avec elles et souligné l'importance pour ces petites filles d'aller a l'école a la rentrée prochaine.
Réalisation d'un « concours de dictée »
1ere dictée avec les 2 classes de CM2 dans les locaux de l'école TOUDOU Nous avons pris contact avec le chef de quartier et l'instituteur directeur de l'école du quartier TOUDOU (regroupement de 2500 touaregs suite à la rebellion avec un nombre impressionnant de femmes veuves avec enfants, sans aucun moyen de subsistance) et le soutien au devoir a démarré, (d'autant que nous venons d'acquérir un groupe électrogène de bonne qualité qui nous permettra de recevoir les écolières le soir apres la classe) ainsi que le fameux « concours de dictée » qui nous permettra d'encourager les meilleures élèves de CM2 à continuer leurs études (70% des enfants ne vont pas plus loin que le CM2).
Avec ces mêmes élèves du CM2 nous avons organisé un concours de dictée, les 2 classes étaient là au complet pour la 1ere sélection (alors que c'était mercredi, donc pas de classe) et nous avons pris les 5 meilleures copies (enfin…malheureusement, les moins mauvaises…le niveau est vraiment très très bas, les 2/3 de ces fillettes écrivent en phonétique….) dans chaque classe, elles étaient donc 10 à concourir pour le 1er Prix le mercredi suivant dans les locaux de la maison des femmes, celle qui a fait le moins de fautes a gagné un gros dictionnaire Larousse tout neuf, la suivante un livre de conjugaison, vocabulaire et un livre de lecture, la 3eme, un livre de conjugaison, vocabulaire, nous avons eu la chance d'avoir un membre de l'inspection scolaire pour la remise des prix.
Le directeur de l'école TOUDOU a fait tout ce qu'il a pu pour favoriser cette action et ça s'est terminé bien sûr autour de boissons fraîches et petits gateaux, chaque participante emportant son diplôme avec sa photo et nos encouragements à continuer ses études.
Formation couture
Assurée par TIMA HAMA, formatrice confirmée, pour 6 femmes, une par machine, nous avons fait plusieurs réunions et Tima a sélectionné elle même celles qui lui semblaient aptes, nous avons décidé du vêtement a réaliser, une marinière (avec poches, volants, dentelles etc…) que les femmes affectionnent de porter pour les travaux ménagers.
Nous avons complété l'équipement de l'atelier de couture et fait réaliser par le centre des handicapés une table de coupe et d'assemblage et un tableau par les maçons. Nous avons décidé qu'une semaine serait consacrée à la prise en mains de la machine, mise en route, entretien, une semaine à la prise des mesures et coupe du patron , une semaine assemblage, la dernière : finitions.
Il était convenu, comme prévu dans notre projet initial, que la femme ayant réalisé la plus belle œuvre gagne une machine à coudre.
Le vendredi 31 Mars, c'était la remise des prix couture, en présence de 2 couturiers éminents d'Agadez qui ont eu bien du mal a départager les gagnantes…C'est Nana Amma (photo) qui a gagné la super machine àcoudre (merci Xavier, elle est superbe) Petit problème : elle est électrique et… il n'y a pas d'électricité dans le quartier…. !! J'ai négocié avec un tailleur un échange contre une machine à pédale, Nana fait des projets fous avec sa machine et ses nouvelles compétences…..
Formation tricot, broderie, crochet
C'est Karama qui avait bien aidé l'an dernier à l'atelier de couture qui a assuré cette formation de 3 semaines pour 15 femmes.
Je ne peux que m'émerveiller cette année encore de la volonté et de l'habileté des femmes, les cagoules tricotées (toutes les participantes étaient des débutantes, 13 sur 15 ont terminé leur oeuvre) sont superbes et il a été difficile de déterminer quelles étaient les 2 plus belles (Nous avons attribué 1 premier prix par quartier); idem pour les napperons brodés (15 sur 15); ça a été plus difficile pour le bonnet au crochet car seulement 7 y sont arrivées…
Le 23 Mars toutes les réalisations ont été regroupées, présentées à un jury neutre bien sur et le vendredi 24 la remise officielle des prix avec attestation de formation avec la photo de la personne et à l'entête de l'association a eu lieu :
1 paire d'aiguilles à tricoter et 5 pelotes de laine neuves pour les 1ers prix tricot,
1 napperon pré imprimé avec le fil et l'aiguille nécessaires à sa réalisation pour les 1ers prix de broderie,
1 crochet neuf et 1 pelote de coton pour les 1ers prix de crochet, assorti d'un discours sur l'intérêt de continuer bien sur.
Le but de tout cela étant que les femmes acquièrent des savoirs-faire leur permettant de se débrouiller et gagner quelques sous même quand nous ne sommes pas là.
Bien sur Tima et Karama ont été payées pour leur travail, nous avons une « cagnotte » de 265000 Francs CFA gagnés sur la vente des chaussures et sur les produits de l'atelier de couture de l ‘an dernier.
Et comme l'an dernier, nous avons préparé et pris en commun un bon repas (participation financière de toutes) et chanté et dansé ensemble jusqu'à la tombée de la nuit ou ces dames se sont envolées vers leurs foyers.